BOURVIL "les abeilles" 1965
L'essaim se gonfle et s'abandonne
A la caresse du printemps
Et, dans la ruche, tourbillonnent,
Prêtes à prendre leur élan,
Bzz, bzz, bzz,
Bzz, bzz, bzz... les abeilles !
Se posant par cent et par mille
Sur les fleurs qui s'ouvrent à peine,
Elles butinent leur pistil
Pour en extraire le pollen,
Bzz, bzz, bzz,
Bzz, bzz, bzz... les abeilles !
Ces gentilles petites bestioles
Fabriquent d'abord de la cire.
Elles y font des alvéoles,
Doux petits nids pour bien dormir,
Bzz, bzz, bzz,
Bzz, bzz, bzz... les abeilles !
Mais gare à celui qui s'égare
Au milieu d'elles, par hasard.
Il aura beau s'enfuir dare-dare,
Il sera piqué par le dard.
Bzz, bzz, bzz,
Bzz, bzz, bzz... les abeilles !
Quand vient le grand jour de la ponte,
La reine doit faire de son corps don
Et dans l'azur elle monte, monte,
Poursuivie par tous les bourdons.
Bzz, bzz, bzz,
Bzz, bzz, bzz, ça va être sa fête !
C'est celui qui la rattrapera
Qui sera le bourdon papa,
Mais, tout de suite après, il mourra
Pour avoir donné tout ce qu'il a.
Bzz, bzz, bzz,
Bzz, bzz, bzz, vaches d'abeilles !
Si tous les hommes ici-bas
Devaient mourir à ce moment-là,
J'en connais plus d'un, croyez-moi,
Qui y regardrait à deux fois.
Bzz, bzz, bzz,
Bzz, bzz, bzz, à d'autres !
Heureusement que c'est pas demain la veille
Que les femmes deviendront abeilles.
Dans ce cas, je dors sur mes deux oreilles
Et je dis miel aux petites abeilles.
Pensez bien, moi quand j'suis avec ma fiancée,
J'me fiche pas mal des abeilles...
Les abeilles... J'me demande un peu...
Enfin, allez, à la ruche.
Une abeille un jour
de printemps
Voletait, voletait gaiement
Sur la rose bruyère en fleur
Dont si douce est l'odeur
Au pied de la bruyère en fleur
Une pauvre chenille en pleur
Regardait voler dans le ciel
La petite et son miel
Et la pauvre chenille en sanglots
Lui disait "Je vous aime"
Mais l'abeille là-haut, tout là-haut
N'entendait pas un mot
Cependant que les jours passaient
La chenille toujours pleurait
Et l'abeille volait gaiement
Dans le ciel du printemps
Après avoir pleuré jusqu'à la nuit
Notre chenille s'endormit
Mais le soleil de ses rayons
Vint éveiller un papillon
Et sur une bruyère en fleur
Notre abeille a donné son cœur
Tandis que chantaient les grillons,
Au petit papillon
Par les bois, les champs et les jardins
Se frôlant de leurs ailes
Ils butinent la rose et le thym
Dans l'air frais du matin
Ma petite histoire est finie
Elle montre que dans la vie
Quand on est guidé par l'amour,
On triomphe toujours
On triomphe toujours
On triomphe toujours.