L'apithérapie

L'apithérapie est l'utilisation des différents produits de la ruche -miel, gelée royale, pollen, cire, propolis et venin d'abeille - à des fins médicinales.

D'après le papyrus de Thèbes, écrit en 1870 avant J.C, les Egyptiens nourrissaient et soignaient leurs enfants avec du miel. Hippocrate utilisait le miel dans de nombreuses préparations et le recommandait en usage externe pour le traitement des plaies.

Des études récentes (en Europe, aux Etats-Unis, et surtout dans les pays de l'Est et en Chine) témoignent d'effets thérapeutiques incontestables de tout ce que nous donnent les abeilles. L'apithérapie a actuellement une place importante parmi les thérapies dites "douces".

LE MIEL

Outre ses vertus nutritives, le miel possède des qualités thérapeutiques exeptionnelles : il est utilisé en cas de troubles digestifs et d'ulcères gastriques, d'asthénies (états de fatigue physique, psychique ou intellectuelle), d'anorexie (manque d'appétit).

Le miel est aussi utilisé pour lutter contre les états de faiblesse sous toutes leurs formes (notamment chez l'enfant), les terrains constitutionnels déficients, et les états de carences diverses (retard de croissance, insuffisance pondérale).

Pour ses propriétés bactéricides et antibiotiques il est approprié pour certaines affections O.R.L (laryngites, toux), et pour les maladies des sphères intestinale et rénale. En usage externe, son pouvoir cicatrisant sur les plaies, blessures et affections cutanées a été scientifiquement démontré et utilisé.

LE POLLEN

Grâce à son action antibactérienne et sa teneur en protéines végétales, le pollen est recommandé pour les sportifs, les convalescents et les personnes âgées. Il a une action régulatrice des fonctions intestinales, une action anti-anémique et une action équilibrante du système nerveux. Ses vertus s'exercent tout particulièrement sur l'appareil digestif, sur le système neuro-psychique (action stimulante et euphorisante) et sur le métabolisme en général (régulateur de croissance, action antivieillissement, états de maigreur...).

LA GELEE ROYALE

La gelée royale est riche en acides aminés, oligo-éléments et vitamines. Elle est stimulante, tonifiante et euphorisante; elle est neuro-équilibrante et revitalisante d'une manière générale. Sa consommation en cures s'accompagne d'une amélioration du tonus global, avec sensation d'euphorie et reprise éventuelle de l'appétit. Elle favorise la production de globules rouges (action anti-anémie), a une action antibiotique, agit sur la sphère neuro-psychique (neurasthénie, états anxieux, états dépressifs mineurs), sur la sphère dermatologique (action sur certaines maladies de peau) et sur l'appareil cardiovasculaire (hypotension artérielle, artériosclérose).

 

LA PROPOLIS

La propolis (substance résineuse butinée par les abeilles dans les bourgeons de certains arbres) a des propriétés anti-fongiques, anesthésiantes et cicatrisantes. Elle peut être utilisée favorablement en complément d'antibiotiques. En dermatologie, l'effet cicatrisant des préparations à base de propolis sur les blessures et la régénération des tissus est connu depuis longtemps (brûlures du second degré, eczémas). Elle a des propriétés antioxydantes et neutralise les radicaux libres responsables du vieillissement cellulaire . (utilisée dans des cures anti-vieillissement) On l'utilise également contre les caries dentaires et dans les paradonpathies.

LE VENIN D'ABEILLE

L'api-venin-thérapie est le traitement par piqûres provoquées d'abeilles. Si le venin d'abeille peut provoquer des réactions douloureuses, voire des allergies, il faut savoir qu'il est également utilisé contre les douleurs rhumatismales , les névralgies rhumatismales (sciatiques), les rhumatismes articulaires.

Une approche millénaire et moderne

 

Les connaissances de l’usage médicinal du venin d’abeille remontent à la plus haute Antiquité. Des textes chinois vieux de 2 000 ans en font mention. De même, Hippocrate (460-377 av. J.-C.), le père de la médecine, considérait le venin comme un remède idéal pour traiter l'arthrite et les problèmes d'articulations. Au XIXe siècle, le médecin autrichien Phillip Terc, un pionnier de l’apithérapie dans la médecine moderne, utilisait le venin d’abeille pour traiter les maladies rhumatismales. Dans son rapport publié en 1888 (Report about a peculiar connection between the beestings and rheumatism), il signale qu'aucune complication n'est survenue durant les 25 années au cours desquelles il a traité plus de 500 patients souffrant de rhumatismes, et pratiqué plus de 39 000 traitements.


Charles Mraz est aussi considéré comme un grand maître de l’apithérapie. Il a pratiqué pendant plus de 60 ans à la fois comme apiculteur et thérapeute, dans l’État du Vermont aux États-Unis, et a transmis son savoir-faire un peu partout dans le monde, jusqu’à sa mort en 1999. En 1928, Franz Kretchy a mis au point une technique permettant de contourner l’application directe du venin par piqûres d’abeilles en injectant une solution à l’aide d'une seringue. Bien que l’approche soit controversée, elle n’a cessé de susciter de l’intérêt. Plusieurs organismes, qui regroupent des individus ainsi que des associations engagés dans l’apithérapie et dans les domaines connexes, notamment Apitherapy.com et l’American Apitherapy Society, veillent à transmettre les plus récentes découvertes dans le domaine (voir Sites d’intérêt).


Les données concernant l’efficacité de l'apithérapie reposent presque uniquement sur des preuves anecdotiques. Il n’y a pas d’études scientifiques qui en auraient démontré les effets thérapeutiques de façon vraiment probante. Toutefois, des recherches récentes ont permis d’identifier, en partie, les composants du venin qui seraient responsables de son action. Il contient en effet certains agents anti-inflammatoires, notamment l'adolapine et la mélittine. Reconnue pour être 100 fois plus puissante que l'hydrocortisone, la mélittine stimule la production de cortisol, une hormone stéroïdienne qui agit aussi comme anti-inflammatoire. En règle générale, on s’entend pour dire que ces composants ont une action tonifiante et stimulante, qu’ils renforcent le système immunitaire et contribuent à détoxiquer l’organisme.


L'allergie au venin d'abeille

On estime qu’environ 2 % (certaines sources indiquent jusqu’à 5 %) de la population serait allergique au venin d’abeille. Néanmoins, dans de rares cas, cette allergie peut s’avérer fatale. Avant d’entreprendre une thérapie, il est donc préférable de subir un test d’allergie. On recommande également de toujours avoir à sa portée un auto-injecteur d’épinéphrine (Epipen®, Twinject®).


Dard ou seringue?

On administre le venin soit directement par des piqûres d’abeilles, soit à l’aide d’une seringue contenant une solution de venin dilué. La méthode traditionnelle, qui se pratique encore aujourd’hui, consiste à déposer, une à la fois à l’aide d’une pince, des abeilles vivantes sur la peau du sujet. Elles sont plus particulièrement placées sur les zones douloureuses ou encore sur des points d’acupuncture. Dès que le dard pénètre la peau, l'abeille perd une partie de son abdomen et meurt dans les heures qui suivent. Pour contourner l’application directe des abeilles, diverses techniques permettent d’extraire le venin des abeilles sans qu’elles meurent.


Combien de piqûres?

Pour traiter une tendinite, par exemple, deux ou trois séances de deux à dix piqûres suffiraient. Pour un trouble grave, comme la sclérose en plaques, le traitement pourrait s'échelonner sur une très longue période et nécessiter deux traitements par semaine, à raison de 25 à 30 piqûres chaque fois. Puisque l’apithérapie n’est pas une technique officiellement reconnue, pour connaître la « posologie », vous devrez vous en remettre à une personne ayant déjà expérimenté l’approche. Il est aussi possible de contacter un « thérapeute » par l’entremise d’un des regroupements d’adeptes de l’apithérapie (voir Sites d’intérêt).


Autres modes d’administration

Il existe plusieurs préparations à base de venin d’abeille, sous forme de crèmes, de lotions, en comprimés, en gouttes ou en pastilles. Elles sont utilisées pour soigner divers troubles de santé, dont l’arthrite, les inflammations des tendons et des articulations et les affections cutanées. Jusque dans les années 1960, le venin d’abeille était disponible en ampoules aux États-Unis, mais les autorités en ont restreint la vente. Sur le marché européen, on trouve plus d’une douzaine de produits homéopathiques à base de produits de l’abeille. Les Chinois utilisent le venin d’abeille en pastilles pour traiter certains troubles respiratoires (bronchite, asthme) et arthritiques.


Apipuncture

Depuis les 30 dernières années, les Chinois, entre autres, combinent l’acupuncture avec le venin d’abeille pour traiter l’épilepsie, l’incontinence et les troubles arthritiques normalement traités avec des abeilles vivantes. La méthode consiste à plonger l’aiguille dans la solution de venin ou à déposer un peu de solution sur le point d'acupuncture avant de le stimuler. Selon Rock Domerego, biologiste et thérapeute, président de l'Association Européenne d'Apithérapie, il est aujourd’hui possible d'augmenter l’action de l'acupuncture en remplaçant les traditionnelles aiguilles par des piqûres d’abeilles pour soulager des affections aussi graves que la sclérose en plaques et la maladie de Parkinson1 Mais, encore une fois, ces affirmations n’ont pas été corroborées par la science officielle.

En ce qui concerne les applications des autres produits de l’abeille2,3 (des affections cutanées aux troubles pulmonaires, en passant par le syndrome prémenstruel et la dépression), elles ne sont pas appuyées par des études scientifiques. Cependant, dans bien des cas, l’usage des produits de la ruche est traditionnellement reconnu depuis fort longtemps. Voir à ce sujet le site de Dr Yves Donadieu4.

Création du site :

                  le 02.10.2011

Mise à jour :

                  le 02.05.2015

 

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2011 :GUIDE DE LA
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