Production de miels monofloraux

Martin Dettli et Boris Bachofen

 

La production de miels monofloraux dépend de divers facteurs: de la zone de récolte, de l’état des

récoltes de plantes et des récoltes concurrentes. La conduite du rucher influence également la

préparation des colonies, la 1ère récolte et la récolte monoflorale.

Pour obtenir des miels monofloraux, il faut en tout premier lieu disposer d’une grande quantité de

plantes de la variété souhaitée. Les plantes ne fleurissant pas toutes les années de la même manière,

il vaut la peine d’observer la floraison. Si elle n’est pas abondante, de nombreuses abeilles s’en

écartent. Il en va de même pour le miellat en ce qui concerne l’observation des pucerons, p.ex. sur les

sapins blancs.

Les variétés de plantes mellifères exerçant une forte attractivité sur les abeilles avec la production

correspondante de nectar ou de miellat lors d’une forte récolte, les plantes concurrentes ne jouent

aucun rôle. A l’inverse, lorsque la récolte est faible, les abeilles visitent un grand nombre d’autres

plantes, de sorte que les possibilités de produire des miels monofloraux diminuent.

En Suisse, le Tessin est, avec ses châtaigniers, tilleuls et acacias, la région la plus diversifiée en miels

monofloraux. Les régions de montagne avec les rhododendrons et les pissenlits ainsi que les régions

de forêts (miel de sapin) sont d’autres régions produisant des miels monofloraux intéressants. La

distribution des plantes propices à la production de miels monofloraux est présentée dans les

chapitres correspondants.

C'est l'espèce de fleurs visitée par les abeilles qui détermine la sorte de miel produit. Au printemps, l'apiculteur récolte du miel de fleurs clair et en été du miel de forêt foncé.

Miel d' Acacia

Robinier (Robinia pseudoacacia – Fabaceae)

Le miel de robinier est le miel de printemps le plus important au Tessin. Le miel provenant des faux

acacias est désigné et commercialisé dans toute l’Europe en tant que miel d’acacia. Il serait

néanmoins plus correct de le désigner par «miel de robinier».

Tous les miels de robinier analysés ont été récoltés dans les plaines tessinoises. Du miel de robinier

peut toutefois aussi être récolté dans les environs de Bâle.

(Photo: Livio Cortesi)
(Photo: Livio Cortesi)

La plante et son aire de distribution

Le robinier appartient à la famille des fabacées. Il a été introduit en Europe en 1602 en provenance

d’Amérique du Nord. En Suisse, la moitié des robiniers croissent au sud des Alpes, principalement

dans les forêts pionnières à longue durée sur sols plats, ainsi que dans les zones de prairie et les

terrains alluviaux.

L’aire de distribution principale du robinier se situe au-dessous de 600 m d’altitude. Il se trouve

souvent dans des forêts de feuillus ou forme des colonies pures. Il croît principalement dans les

plaines du Tessin. Le robinier fleurit en juin.

Miel de Rhododendron

Rhodendron (Rhododendron spp. – Ericaceae)

Le miel de rhododendron est relativement rare en Suisse et n’est récolté que lorsque le climat est

propice, donc pas chaque année. Par conséquent, son importance commerciale est locale. Les

échantillons analysés provenaient des cantons des Grisons, d’Uri et du Tessin. Dans d’autres cantons

alpins (Valais, Berne, etc.) on peut aussi récolter du miel de rhododendron.

Généralement, les ruches se trouvaient à une altitude supérieure à 1150 m. La quantité de nectar

dépend grandement des conditions météorologiques et les récoltes sont irrégulières. La plupart des

miels analysés ont été produits en 2003, lors d’un été particulièrement ensoleillé et chaud.

Plante, aire de distribution

Le rhododendron est un buisson mesurant 0,5 à 1 m de haut à feuilles persistantes et coriaces. Deux

variétés se trouvent en Suisse: en terrain calcaire, le rhododendron cilié (R. hirsutum) et en terrain

acide, le rhododendron ferrugineux (R. ferrugineum). Lorsque les deux variétés sont voisines, des

hybrides se forment. Les deux variétés de rhododendrons croissent entre 1400 et 2500 m, surtout

dans les Alpes.

Les rhododendrons fleurissent de juin à août.

Miel de Châtaigne

Châtaignier cultivé (Castanea sativa Miller – Fagaceae)

Le châtaignier cultivé appartient à la catégorie de plantes mellifères les plus importantes de Suisse.

C’est la principale source de miel du Tessin. Un peu de ce miel est également récolté dans la région

lémanique. Les petites colonies de châtaigniers du nord des Alpes ne suffisent généralement pas à la

production de cette variété de miel. Le miel de châtaignier est l’un des plus aromatiques que l’on

puisse trouver. A l’analyse organoleptique, les miels faiblement aromatisés, mélangés avec du miel de châtaignier, passent pour du miel de châtaignier, vu la domination de ce dernier.

Photo: Livio Cortesi
Photo: Livio Cortesi

Plante, aire de distribution

Le châtaignier, dont la forme sauvage est originaire du sud-est de l’Europe et d’Asie mineure, est un

proche parent du chêne. En Suisse, il croît à 98 % au sud des Alpes et forme très souvent de grandes

colonies. Sa présence peu abondante au nord des Alpes se limite à des zones au climat lacustre

tempéré ou de foehn (Léman). 50 % des colonies sont situées au-dessous de 640 m d’altitude. La

limite supérieure se trouve au Sopraceneri à 1250 m. Cette variété d’arbres thermophiles croît

souvent dans de fortes pentes orientées au sud ou à l’ouest, en particulier au Tessin, car les rares

zones de plaine ont été érodées. Le châtaignier fleurit en juin et juillet.

Miel de Tilleul

Tilleul (Tilia spp. – Tiliaceae)

On peut récolter du miel de tilleul dans toute la Suisse, mais il est relativement rare. A l’époque de la

sécrétion de nectar, soit en juin et juillet, les tilleuls produisent aussi du miellat. De ce fait,

les abeilles récoltent souvent les deux et il en résulte donc des miels de mélange de fleurs et de

miellat.

(Photo: Schweizerische Bienen-Zeitung)
(Photo: Schweizerische Bienen-Zeitung)

Plantes, aire de distribution

Trois variétés sont importantes en Suisse :

Le tilleul à petites feuilles (Tilia cordata Mill.)

Le tilleul à larges feuilles (Tilia platyphyllos Scop.)

Le tilleul tomenteux (Tilia tomentosa), planté comme arbre ornemental, mais fournissant aussi du nectar

Les tilleuls sont typiquement distribués dans d’anciennes forêts de taillis et de futaies.

Le tilleul à petites feuilles croît principalement dans l’est du plateau, dans les vallées à foehn du

nord des Alpes et en Suisse méridionale. Dans ces deux dernières zones, on rencontre parfois des

forêts de tilleul; dans les autres régions, les tilleuls se trouvent la plupart du temps mêlés à d’autres

essences.

Miel de Pissenlit

Pissenlit (Taraxacum off. – Asteraceae)

Le miel de pissenlit est d’importance moyenne en ce qui concerne sa position dans les miels

monofloraux. Il est récolté dans toute la Suisse, sauf au Tessin. Une part minime de nectar de

pissenlit confère une couleur jaune et un arôme intenses au miel. De ce fait, on perçoit le nectar de

pissenlit dans de nombreux miels de mélange de printemps sans qu’il s’agisse de miels de pissenlit.

Plante, aire de distribution

Le pissenlit appartient aux plantes à fleurs les plus connue et les plus répandues des zones agricoles.

Il fait partie des plantes mellifères les plus importantes au printemps. Il croît dans les montagnes

jusqu’à 2'500 m d’altitude.

Le pissenlit est une plante de diverses conformations, formant des rosettes à racine pivotante. Il aime

les sols riches. Il appartient à la famille des composées. Jusqu’à 200 fleurs sont réunies dans un

capitule qui se présente comme une seule fleur.

Le pissenlit fleurit en plaine d’avril à mai et jusqu’en juin dans les zones plus élevées.

Miel de Colza

Colza (Brassica napus L. – Brassicacea)

Au nord des Alpes, le miel de colza est le miel monofloral le plus répandu. Chez le colza, la sécrétion

de nectar dépend fortement des conditions climatiques et du sol. Les nouvelles variétés de colza

contiennent moins de composants aromatiques “sentant le chou”. Le miel de colza actuel est de goût

plus neutre, donc plus apprécié.

Plante, aire de distribution

Le colza appartient à la famille des crucifères. Il est cultivé pour son huile et comme fourrage. Son sol

favori est un sol frais, riche et profond, très acide. Le colza s’enracine jusqu’à 1,6 m de profondeur.

Plusieurs variétés de colza sont cultivées en Suisse. La variété Talent, avec une part de 60 %, est la

plus cultivée. Express et Cormoran (anciennement Coloss) sont aussi des variétés importantes.

Le colza fleurit d’avril à mai.

Miel de Lavande

 

Le miel de lavande provient de la région PACA (Provence-Alpes-Côte-D’azur). On trouve de la lavande en grande quantité dans cette partie de la France. Le miel de lavande est donc produit un peu partout dans cette région.

Le miel de lavande n’est pas un de montagne

 bien qu’il soit produit aussi dans les alpes (alpes de hautes-provences, hautes alpes et alpes maritimes) car il n’est produit qu’à partir de lavande. Bien entendu, les miels de montagne peuvent aussi provenir en partie de fleurs de lavande si les abeilles butinent ces dernières en plus d’autre fleurs.L'apiculteur

 doit placer ses ruches dans une large zone couverte de lavande pour obtenir un miel entièrement fait à base de lavande.

 

Bien sur, avec la lavande on ne fait pas seulement du miel de lavande mais on trouve beaucoup d’autres produits à base de lavande comme des savons ou encore des sachets senteurs pour la penderie… On fait aussi des huiles essentielles à base de lavande. Les romains utilisaient déjà la lavande pour parfumer leur linge, il s’agit donc d’une tradition de longue date.

La lavande est une plante qui s’accommode bien dans les régions sèches et ensoleillées, d’où sa présence en région PACA. Il existe différentes espèces de lavande, dont les fleurs sont notamment de couleurs variées. En effet, on trouve des lavandes de couleur allant du blanc au violet. On en trouve également dans d’autre Pays, comme en Bulgarie, en Afrique du nord, en Asie du sud-est…

La lavande est un arbuste assez large qui, lorsqu’il fleurit présente une multitude de fleurs logées sur des tiges. Les abeilles raffolent de leur nectar et donnent naissance au miel de lavande. Ce miel est récolté une fois la floraison de la lavande achevée, c'est-à-dire entre fin juillet et début août, bien que cela dépende des espèces.

Miel de Trèfle blanc

Miels de trèfle blanc (Trifolium repens L. – Fabaceae)

Le trèfle blanc appartient à la famille des fabacées. C’est la plante fourragère la plus importante des

prairies, indicatrice de sols riches. On le trouve jusqu’à l’altitude de 2200 m dans les Alpes.

Nectar

Le trèfle blanc produit 0,05 à 0,4 mg de nectar en 24 h, avec une teneur en sucre de 25 à 52 %.

Le saccharose domine dans le nectar, le rapport entre le saccharose d’une part et le glucose et

le fructose d’autre part est de 1,6 à 2,2, le rapport fructose/glucose est d’environ 0,9.

Miel

On trouve rarement du miel de trèfle blanc en Europe, alors qu’il est fréquent en Amérique du nord et

en Nouvelle-Zélande. Il s’agit d’un miel fin, peu aromatique, cristallisant rapidement. Le miel de trèfle

est souvent offert comme miel crémeux et est donc très apprécié. Les miels de trèfle ont une teneur

en pollen de trèfle blanc supérieure à 60 %.

Miel de Pommier

Les arbres fruitiers font partie de la grande famille des rosacées et sont groupés en fruits à pépins et

fruits à noyaux. Les plus importants sont les pommiers et les cerisiers. Les zones de culture

principales des pommiers sont les cantons du Valais, de Thurgovie et de Vaud.

Nectar

Les arbres fruitiers cultivés sont de grands producteurs de nectar. Il existe des différences entre les

espèces et les variétés quant à la quantité et à la teneur en sucre du nectar. La quantité de nectar

varie entre 0,5 et 6 mg par fleur et 24 heures, la teneur en sucre entre 30 et 65 %. Le spectre des

sucres des diverses variétés est variable.

Miels

Maurizio et Schaper ont décrit les miels de fruitiers (Maurizio and Schaper, 1994). Il existe en premier

lieu des miels de fleurs de pommier et de cerisiers. Selon Maurizio et Schaper, les variétés de miels

de fruitiers sont jaune clair, sous forme candie et ont un rapport fructose/glucose de 1,25 à 1,34, c’està-

dire qu’ils cristallisent à vitesse moyenne (dans les 3 à 4 mois). La cristallisation est fine et tendre, le

goût est doucereux et l’arôme est fin.

Le Miellat

Miels de miellat et récolte de miellat

Les miels de miellat sont les miels les plus importants de Suisse. Deux tiers environ des récoltes de miel proviennent du miellat.

Chez les miels de miellat de Suisse, nous avons déterminé deux grands groupes :

Miels de sapin: d’épicéa (sapin rouge) et de sapin blanc

Miels de mélange de divers miellats avec un fort caractère de feuillus.

Comme il s’agit le plus souvent de récoltes de mélanges, provenant de miellats de divers insectes, Leurs profil organoleptiques et physico-chimiques ne sont pas aussi unifiés que pour les miels monofloraux proprement dits. C’est la raison pour laquelle ils sont traités séparément. La préparation de pollen permet d’évaluer de façon grossière la part de miellat du miel contenue dans la multitude d’éléments du miellat (algues, champignons etc.). Il est important de noter le rapport entre les éléments du miellat et ceux des plantes nectarifères. Si ce chiffre est supérieur à 3 que plus de trois éléments de miellat sont dénombrés par grain de pollen, il s’agit d’un miel de miellat pur. La variété de miellat (feuillu ou sapin) ne peut pas être précisée à partir des miellats. En Suisse, on trouve surtout des forêts mixtes de conifères ou de conifères et de feuillus. La littérature décrit des miels de miellat purs de divers arbres et de producteurs connus, surtout en Allemagne et en Autriche :

Sapin Douglas, châtaignier, chêne, épicéa (4 producteurs de miellat différents), céréales, pin, pin de montagne, arole, mélèze, thuya, tilleul, sapin, saule (Pechhacker, 1985).

Le miellat

On désigne par miellat les sécrétions sucrées d’insectes suceurs de planes. Les pucerons de l’écorce (Lachnides) et cochenilles plates (Lécanies) sont les plus importants et appartiennent à la famille des hémiptères (Hemiptera). Ils percent les écorces des conifères et des feuillus au moyen de leur rostre (Proboscis) et sucent la sève élaborée de ces plantes. Ces producteurs de miellat vivent principalement sur les parties vertes des plantes. Le miellat est une solution sucrée dont la concentration en sucre variable (5 à 20 %) peut néanmoins se déshydrater jusqu’à un ordre de grandeur de 30 à 60 % de sucre. 90 à 95 % de la matière sèche

est composée de sucre, avec de petites parts (0,2 à 1,8 %) de substances azotées (acides aminés, protéines), sels minéraux, acides et traces de vitamines. Le sucre principal du miellat est le saccharose. Contrairement au nectar, le miellat contient différentes quantités de sucres, surtout du mélézitose. La composition du miellat varie en fonction de l’insecte et de l’essence de l’arbre. Certains miellats contiennent plus ou moins de mélézitose (voir ci-après). La teneur en sucre influence de façon décisive l’attractivité du miellat pour les abeilles.

Du phloème (ou suc élaboré) au miellat

(selon Liebig, 1999)

La transformation du suc élaboré commence déjà dans le phloème par l’action de la salive injectée par le puceron. Au cours de son passage dans les organes digestifs, des parties du suc de la plante qui a été avalé sont retirées. D’autres enzymes sont ajoutées au suc, ce qui modifie le spectre des sucres et des acides aminés du miellat.

Miel de sapin

Récolte Pin, épicéa (Picea abies Karst - Pinaceae)

Le pin colonise toutes les zones forestières et s’étend sur une importante aire. L’influence anthropogène du pin en Suisse est répandue particulièrement à basse altitude au-delà de son aire naturelle. Dans les zones subalpines au contraire, le pin a régressé en beaucoup d’endroits à cause des coupes claires des siècles passés et de la colonisation naturelle par les mélèzes qui a suivi. Les aires de distribution les plus importantes sont situées actuellement dans les régions des Alpes, des

Préalpes et du Jura occidental. Le pin est rare uniquement à l’ouest et au sud du Tessin et dans la région de Genève. La distribution verticale s’étend de 250 à plus de 2200 m d’altitude. Le pin est la source la plus importante de miellat pour le miel de forêt. Sept producteurs de miellat importants se trouvent sur les pins. Les plus importants sont la lachnide brun rouge saupoudrée (Cinara pilicornis Hartig), la grosse lachnide noire (Cinara picea) et la petite lécanie de l’épicéa (Physokermes hemicryphus). Le miellat de la lachnide noire contient jusqu’à 60 % de mélézitose qui produit le miel de mélézitose difficile à centrifuger.Sapin, sapin blanc (Abies alba Mill., A. pectinata DC. - Pinaceae) L’aire de distribution naturelle du sapin thermophile sensible au gel (forêts des montagnes d’Europe centrale et méridionale) est beaucoup plus limitée que celle des pins, ce qui est dû à sa tolérance moindre. Le sapin préfère des sols bien arrosés, mais on le trouve parfois tout de même dans des endroits secs (p.ex. au Valais). En Suisse, on trouve des sapins surtout à l’ouest du Jura, sur le plateau central et dans les préalpes.

Certaines zones ne sont absolument pas colonisées par des sapins (l’Engadine, Rheinwald, Obergoms, Mattertal, la région de Davos, des parties du sud du Tessin), alors qu’ils croissent en grandes quantités en Emmental (Napf). La plupart des sapins croissent à des altitudes entre 600 et 1200 m, la plus grande partie entre 800 et 1000 m. Le sapin blanc (Abies alba) occupe la deuxième place comme source de miel de miellat. La lachnide verte du sapin Cinara ou Buchneria pectinatae est, avec la grosse lachnide brun rouge saupoudrée (Cinara confinis), le plus important producteur de miellat. Le miellat de ce puceron contient surtout du

saccharose (15 à 30 %) et 15 à 30 % de mélézitose (Liebig, 1999). La production a lieu principalement en juillet et août.

Les conditions pour une bonne observation du miellat de forêt sont les suivantes :

1. Reconnaître les producteurs de miellat !

A quoi ressemblent-ils ?

Où les trouver ?

2. Connaître les producteurs de miellat !

Comment vivent-ils ?

Comment se reproduisent-ils ?

Dans quelles conditions se multiplient-ils bien ou mal ?

3. Estimer l’importance des colonies !

Comment les mesurer ?

Quelles conclusions tirer du résultat ?

Au contraire de ce qui se passe pour le nectar, la quantité de miellat peut être estimée au printemps

en fonction de la population de pucerons. Des méthodes simples ont été développées pour

l’estimation des colonies de pucerons producteurs de miellat; elles ont déjà fait leurs preuves dans la pratique, par ex. secouer les pucerons des branches dans un linge (lachnide verte du sapin), capturer les larves migrantes des petites lécanie de l’épicéa sur des plaquettes de verre collantes, examiner la population de larves hivernant dans les rameaux de pins (lachnide verte du sapin), estimer l’activité en mai de la lachnide brun rouge saupoudrée, la récolte de gouttes de miellat au moyen de papier A4 posé sous des sapins blancs. Les apiculteurs-trices intéressé-e-s trouveront tous les détails à ce sujet dans le livre susmentionné (Liebig, 1999).Au moins une variété des pucerons mentionnés dans le calendrier de production de miellat doit être

présente en quantité suffisante pour qu’une récolte soit possible. Elle est limitée aux mois de mai/juin ou au moment de la floraison des fleurs de sureau, si elle provient des lécanies vivant sur les pins (petite et/ou grosse lachnide).

Il est très rare que les deux producteurs de miellat du sapin utilisent tout leur potentiel de temps. Le plus souvent, leur attaque en masse et le miellat qui en dépend durent moins longtemps et se limitent à 2 à 3 semaines, comme leurs congénères vivant sur les pins. Une miellée de sapin est donc très variable dans le temps et peut se produire au début de l’été, en plein été ou à la fin de l’été. Son début, sa durée et sa fin sont beaucoup plus difficiles à prévoir que pour le pin. Une récolte en forêt ne peut être exploitée de façon optimale que si les producteurs de miellat sont observés systématiquement.

Caractérisation du miel de sapin

Le miel de sapin est le miel le plus apprécié en Suisse. Des miels de sapin peuvent être récoltés dans toute la Suisse, sauf au Tessin. Dans le commerce, on appelle miel de sapin celui provenant de pins et de sapins (Talpay, 1985). Leur conductibilité électrique doit être supérieure à 0,95 mS/cm. L’association allemande d’apiculture définit le miel de sapin en tant que miel provenant en plus grande partie de sapin blanc. Il n’est pas possible de différencier le miel de sapin blanc du miel de pin sur la base de leurs propriétés physico-chimiques et de l’analyse microscopique (voir le tableau de caractérisation). Il existe en outre des différences organoleptiques entre les miels de pins de divers producteurs de miellat (Pechhacker, 1985). De récents résultats de recherches indiquent qu’il est possible de différencier les miels de pin et de sapin par l’analyse physico-chimique. Actuellement, il est judicieux d’utiliser la désignation générale «miel de sapin» pour le miel de pin, de sapin blanc ou de mélanges des deux.

 Autres miels de miellat

Récolte à

Kunkel, 1985).

Erable.

Châtaignier

Le châtaignier (Castanea sativa Mill.) est la source de miel principale du Tessin. Le miellat est produit durant les mois de juillet et août surtout par trois pucerons: le puceron du châtaignier, MyzocallisBaker; la lachnide du chêne, Lachnus roboris L. et Parthenolecanium rufulum Cockerell. castanicola

Le nectar de châtaignier étant également produit en juillet, le miel de fleurs de châtaignier est souvent mélangé à du miellat.

Mélèze

En Suisse, le mélèze européen (Larix decidua Mill.) occupe la troisième place des conifères pour la production de miellat. On trouve encore le mélèze japonais et des hybrides des deux variétés. Les deux principaux producteurs de miellat sur le mélèze sont le puceron gris brun du mélèze (Cinara) et le puceron du mélèze (Cinara laricis). C.laricis produit surtout un miellat riche en

cuneomaculata mélézitose qui fournit le miel de mélézitose.

Tilleul

Il existe plusieurs variétés de tilleuls: le tilleul à petites feuilles (Tilia cordata Miller), le tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos Scopoli), le tilleul de Crimée (Tilie x euchlora K. Koch) et le tilleul tomenteux (Tilia tomentosa Moench). La lachnide du tilleul (Eucallipterus tiliae) évite le tilleul tomenteux et se trouve rarement sur le tilleul de Crimée. Les tilleuls fleurissent, selon la variété, de juin/juillet à août, Le Periphyllus xanthomelas sur l’érable plane est l’un

des nombreux producteurs de miellat de l’érable.

miellat de tilleul est tout au plus présent de mi-mai à mi-août. Le miellat de la lachnide du tilleul

contient autant de saccharose que de mélézitose (Kunkel et al., 1985).

6.2 Miels de miellat à caractère de feuillus

Le miel de miellat doit présenter une conductibilité électrique d’au moins 0,80 mS/cm. Les miels de miellat qui ne remplissaient pas les exigences du miel de sapin ont été classés dans les miels de miellat. Il s’agit de mélanges de miels de feuillus et de miels de sapin, dont les caractéristiques

organoleptiques principales sont celles du miel de miellat de feuillus, ou sont purement du miel de feuillus. De tels miels sont déclarés comme miel de forêt. Les miels de feuillus contenant des nectars de fleurs de tilleul et de châtaignier sont généralement déclarés comme miels de tilleul et miels de châtaignier, l’arôme floral du nectar étant très dominant et déterminant le caractère organoleptique de ce type de miel.

On trouve trois variétés d’érables indigènes : érable plane (Acer platanoides L.), érable sycomore(Acer pseudoplatanus L.) et érable champêtre (Acer campestre L.). Le miellat apparaît en même temps que la floraison, de sorte que généralement il est impossible de récolter du miel d’érable. Sur l’érable plane, il y a du miellat de juin à août, sur l’érable sycomore de mi-mai à mi-août. On trouve divers producteurs de miellat sur les différentes variétés d’érables : cochenilles, cochenilles farineuses, cochenilles plates et pucerons du feuillage. part les sapins beaucoup d’autres plantes hôtes peuvent fournir du miellat. Les plus importantessont: les érables, les châtaigniers, les chênes, les mélèzes, les tilleuls. Des fournisseurs plus modestes sont: les bouleaux, les aunes, les frênes, les noisetiers, les pins de montagne, les peupliers, les robiniers, les genévriers, les noyers, les saules, les aubépines, les ormes ainsi que divers arbres fruitiers et les céréales. Le miellat de feuillus et de céréales est souvent plus précoce que celui des pins et sapins; il apparaît en partie en mai déjà. C’est pourquoi des miels de printemps peuvent déjà contenir du miellat. Des indications plus détaillées sur les producteurs de miellat sur les feuillus et les possibilités de récolte sont données dans le livre „Waldtracht und Waldhonig in der Imkerei“ (Kloft et

Création du site :

                  le 02.10.2011

Mise à jour :

                  le 02.05.2015

 

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