L’essaimage

Les colonies les plus prospères se reproduisent par essaimage : au début du printemps, quelques cellules à reine sont établies, et, une semaine environ avant la naissance des nouvelles reines, l’ancienne reine quitte la ruche, avec la moitié des effectifs de toutes les catégories d’ouvrières, pour former un essaim. Les ouvrières s'étant gavées de provisions, en vue de leur départ, ne peuvent pas piquer : un essaim est donc inoffensif, et le reste, en général, tout le temps de son voyage. Avec le premier essaim partira la reine fécondée. C'est le jour où sortira un essaim de la ruche que l'agriculteur attentif devra faucher un grand champ de foin: en effet, les abeilles sont en mesure de prévoir le temps qu'il fera, trois à quatre semaines à l'avance, et elles débutent l'élevage des jeunes reines, en sachant déjà que les conditions seront favorables lorsque les essaims devront chercher un nouvel abri. Sept jours après l'envol du premier essaim, si la colonie est prospère, un nouvel essaim avec une reine non fécondée se formera. De même, deux jours après l'essaim secondaire, ce sera un troisième essaim qui quittera la ruche à son tour. Durant cette période, la météo sera fort probablement au grand beau temps, et les fermiers attentifs aux abeilles auront, pendant ces neuf jours engrangé une bonne partie de leur fourrage, le foin ne faisant pas bon ménage avec la pluie.

Il est possible de rencontrer un essaim par temps pluvieux, mais ce sera très certainement un essaim qui aura été retardé dans sa quête d'un abri. Il arrive que des essaims, ayant pris leur envol, soient pris au dépourvu par des averses nocturnes : ils trouveront refuge, pendus aux branches d'une haie pour passer la nuit, protégés de la pluie et du vent.

L'essaim part à la recherche d’un abri : il peut lui être fourni par l’apiculteur qui le capture et l’introduit dans une nouvelle ruche, ou bien il retourne à l’état sauvage et trouve refuge dans un arbre creux, une excavation, une cheminée désaffectée ou même derrière des volets.

Dans la ruche, la première reine qui naît tue immédiatement toutes ses rivales encore dans leur cellule, sauf dans les colonies très importantes où les abeilles protègent les jeunes reines afin d'essaimer encore deux fois. Il ne peut en effet y avoir qu’une reine par colonie. Une semaine plus tard, elle effectue son premier vol nuptial.

Une colonie peut produire, entre le début du printemps et le début de l’été, jusqu’à trois essaims, ils sont dits respectivement primaire, secondaire et tertiaire.

L’essaimage artificiel

Lorsqu’une colonie perd sa reine accidentellement, elle se retrouve orpheline, et les ouvrières se rendent compte de son absence après un ou deux jours. La colonie ne pouvant survivre sans la ponte de la reine qui assure le renouvellement de sa population, les ouvrières vont alors choisir des cellules contenant des larves de moins de trois jours, et les agrandir: ce sont les cellules de sauveté, et les larves qu’elles contiennent seront nourries exclusivement de gelée royale, pour produire les reines de sauveté, qui devront reprendre le rôle de la reine disparue.

Cette particularité est mise à profit par les apiculteurs pour multiplier leurs colonies : ils prélèvent dans une ruche prospère quelques rayons comportant des cellules contenant des œufs de moins de trois jours, couverts d’ouvrières, et les transfèrent dans une ruchette aux rayons garnis de miel. Si tout se passe comme prévu, une nouvelle reine naît deux semaines plus tard.

L'essaimage simplifié

Il s'agit de l'essaimage artificiel : il est facile à réaliser, sans risque ni manipulation. Celui qui possède une ruche fournit un abreuvoir contenant du sucre et de l'eau, à raison d'un kilo de sucre cristallisé pour un litre d'eau, bouillis pendant environ dix minutes. Dès les beaux jours, il faut maintenir l'abreuvoir plein, et il faut utiliser un abreuvoir pouvant accueillir les abeilles en grand nombre. Si la colonie est gourmande, elle peut consommer jusqu'à dix kilogrammes de sucre. L'alimentation se poursuivra jusqu'au départ des deuxième et troisième essaims, neuf jours après le premier. Après le troisième essaimage, pendant encore une bonne semaine, l'abreuvoir sera maintenu plein. Ensuite, vient le moment de mettre la hausse, avec une dernière petite gorgée de sirop pour aider les ouvrières au nettoyage et à la construction des cadres de la hausse devant renfermer le miel. Dès la première distribution de sirop, les logements des futurs essaims devraient être pourvus : ruchettes ou, mieux, ruches avec cadres garnis de cire gaufrée.

Création du site :

                  le 02.10.2011

Mise à jour :

                  le 02.05.2015

 

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